MAXIMILIEN
DAUBER

<

ROUTES DE CHINE

 

Cet album n’est pas le catalogue d’un voyage.

Bousculer quatre mille ans d’histoire ne signifie pas forcément épuiser le lecteur à travers les fastidieux chapitres d’un guide en images.

J’aime à croire qu’une vision un peu débridée, un brin subjective, cadre comme d’instinct les contours de la sensibilité chinoise qui me semblent si familiers, d’une étrange universalité.

Peu importe pour un instant seulement l’écorce de la géographie chinoise, des livres pleins d’attente s’impatientent de vous le rappeler.

Peu importe de ne pas tout dire, de ne pas tout montrer. On ne ramasse pas sa Chine en quelques images.

Ce livre cherche à exprimeront curiosité du coeur, à partager des émotions que certains d’entre vous ont collées dans l’album de leur imaginaire, faute d’y être allés et que d’autres, faute d’y être restés, accrochent aux revers de leur mémoire et qu’ils appellent si joliment le souvenir.

J’aime à flâner le long de ces rêves qui s’accumulent depuis l’enfance, à recomposer les couleurs de mes routes imaginaires de l’eau, de la soie et du fer.

Ne dit-on pas que les rêves de qualité jamais ne déçoivent parce qu’ils ne font que précéder la réalité du voyage ! Mais on dit tellement de choses...

 

 

OU BIEN

 

La Chine…Une démesure orientale qui s’étend des neiges de l’Himalaya aux plateaux tibétains, des steppes mongoles aux déserts tartares, des plaines de Mandchourie aux rizières méridionales de cet empire jaune bordé par trois fleuves capricieux qui font et défont l’histoire de cette Chine du milieu, rurale, surpeuplée et entassée sur un espace qui rétrécit au gré des débordements de la nature, de la politique et des industries.

Il existe une Chine jaune et millénaire dont les foyers du bouddhisme, les montagnes sacrées du Huangshan, le charme discret de Suzhou, la Venise de l’Orient et la splendeur des lacs de Hangzhou évoquent les sites grandioses du céleste empire et qui s’oppose à cette Chine résolument moderne de Pékin, Shanghai et Canton.

Il existe une Chine barbare qui, des portes du Pamir aux villages des glaces de Mandchourie, s’étire le long de deux axes légendaires.

Des oasis du Turkestan en traversant le désert du Gobi où se meurt la Grande Muraille, passe la fameuse Route de la soie qui mène à Xian, l’ancienne capitale de l’Empire.

A l’autre extrémité, filant à travers la Mongolie et la Mandchourie, court une autre route, celle de fer, le Transsibérien qui descend vers Pékin métropole.

Et qu’on aborde ce « continent » par les routes des rizières, de la soie ou du fer, la fantastique diversité des peuples de la Chine ne cesse de nous surprendre.

 

>